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Un fluide frigorigène est un élément déterminant de la mise en œuvre d’un cycle frigorifique. Il s’agit d’un fluide ou d’un mélange de fluides que l’on va trouver à l’état liquide ou gazeux en fonction de la pression qui lui est appliquée. Il présente la particularité de pouvoir transférer de la chaleur en fonction d’un cycle de compression/détente. Lorsqu’il est soumis à une basse température et à une faible pression, celui-ci absorbe la chaleur. À l’inverse, lorsqu’il est soumis à une haute température et à une forte pression, celui-ci produit de la chaleur.
Quels sont les différents types d’équipements frigorifiques ?
Selon la nomenclature internationale, on regroupe généralement quatre types de fluides frigorigènes :
- Les fluides inorganiques : tels que l’eau, l’ammoniac ou encore le CO2
- Les fluides organiques, parmi lesquels on trouve deux catégories :
- Les hydrocarbures : comme le butane, le propane ou le propylène par exemple.
- Les hydrocarbures halogénés : c’est le cas des chlorofluorocarbures (CFC), des bromofluocarbures (BFC), des hydrofluorocarbures (HFC) des hydrochlorofluorocarbures (HCFC) et des perfluorocarbures (PFC).
- Les autres fluides frigorigènes : tels que les composés trihalogénés, fluorés ou chromés ainsi que les éthers et les alcools. Ces différents fluides sont utilisés beaucoup plus rarement.
Où trouve-t-on du fluide frigorigène ?
Aujourd’hui, on trouve du fluide frigorigène dans différents types d’équipements :
- Les climatiseurs (de bâtiments ou de voitures).
- Les pompes à chaleur (ou ce que l’on appelle les chauffages réversibles).
- Les appareils de réfrigération (domestiques ou professionnels comme les réfrigérateurs, les chambres froides, les cellules de refroidissement, les présentoirs réfrigérants…).
- On trouve aussi des fluides frigorigènes dans les agents de protection et d’extinction des incendies, dans certains solvants de nettoyage, dans les aérosols ou encore dans des agents d’expansion contenus dans les mousses synthétiques.
Quel impact un fluide frigorigène a-t-il sur l’environnement ?
Prenons l’exemple de l’un des hydrofluorocarbures les plus utilisés actuellement sur les équipements actuels : le HFC-134. Selon les données émises par le ministère de l’Environnement, un dégazage de 1 kg de ce composé aurait le même impact que la libération de 1300 kg de CO2 dans l’atmosphère.
Pour avoir un exemple plus concret, cela correspond à un parcours de 10 000 km au volant d’une berline à moteur thermique.
Retrouvez les alternatives des fluides frigorigènes à fort GWP
L’évolution de l’utilisation des liquides frigorigènes
Avant 1929, les fluides frigorigènes qui étaient utilisés étaient particulièrement toxiques et/ou inflammables. Il s’agissait principalement de l’ammoniac, du chloroéthane, du dioxyde de carbone, du dioxyde de souffre ou encore du chlorométhane.
Par la suite, vont être fabriquées de nouvelles molécules telles que le dichlorodifluorométhane et le trichlorofluorométhane, plus connus sous le nom de « fréon ». Étant des dérivés de pétrole, ils étaient inoffensifs pour l’homme, mais ils avaient pour défaut de détruire la couche d’ozone.
Le 16 septembre 1987, la CEE et 24 autres États décident de signer le protocole de Montréal. Cet accord vient interdire l’utilisation des CFC au profit des HCFC et des HFC.
Les états signataires (au nombre de 190 aujourd’hui) se sont engagés à restreindre leur utilisation et à éviter les émissions (étanchéité et lutte contre les purges et les rejets). Les HCFC ont été interdits quant à eux en 2015.
Aujourd’hui, force est de constater que si les HFC n’ont pas d’impact sur la couche d’ozone, ils contribuent largement à l’effet de serre. Ils ont été également interdits en 2016.
L’utilisation de fluides frigorigènes dans les équipements depuis la règlementation européenne F-Gas ?
La règlementation européenne F-Gas — n° 5172/014, qui est entrée en vigueur en France au premier janvier 2015, classe les fluides frigorigènes en fonction de leur potentiel de réchauffement global (PRG) aussi appelé potentiel de réchauffement de la planète (PRP) ou Global Warming Potential (PWG). Son objectif est d’établir un calendrier allant vers l’utilisation des réfrigérants à faible GWP ou PRP.
Le calendrier est fixé comme suit :
2015 : Interdiction du R-22
2020 : Interdiction des fluides avec un PRP > à 2500
2022 : Interdiction des fluides avec un PRP > à 1500
2030 : Interdiction des fluides avec un PRP > à 150. Interdiction d’acquérir ou de recharger un équipement contenant un fluide frigorigène ayant un PRP > à 2500. Exemples de fluides autorisés : R290, R600a
Découvrez dans cet article comment manipuler en toute sécurité les fluides frigorigènes
Quelle est la règlementation en matière de dégazage d’un équipement frigorifique ?
La règlementation concerne plusieurs choses.
L’interdiction du dégazage
Selon l’article R43-87 du Code de l’environnement « Toute opération de dégazage dans l’atmosphère de fluide frigorigène est interdite sauf si elle est nécessaire pour assurer la sécurité des personnes. Le détenteur de l’équipement prend toute disposition de nature à éviter le renouvellement de cette opération ».
Si cette opération de dégazage devait avoir lieu pour des questions de sécurité, l’article R 543-87 du Code de l’environnement énonce que « Les opérations de dégazage ayant entraîné ponctuellement une émission de plus de 20 kg de fluides frigorigènes ou ayant entraîné au cours de l’année civile des émissions cumulées supérieures à 100 kg sont portées à la connaissance du préfet par le détenteur de l’équipement ».
Les obligations relatives à l’installation et la maintenance
La mise en service et la maintenance d’un équipement contenant du fluide frigorigène doivent être effectuées par un opérateur agréé. Un contrôle d’étanchéité des équipements doit être également effectué par des professionnels agréés. La fréquence dépend du type de fluide et de sa quantité.
Quels sont les procédés de dégazage d’un équipement frigorifique ?
Le dégazage dans l’atmosphère est interdit, tout comme la valorisation ou le recyclage d’un fluide frigorigène relevant de la règlementation des déchets dangereux. Dans ce cas, ils doivent être extraits des équipements puis acheminés vers des incinérateurs spéciaux pour être détruits.
Le dégazage de l’équipement frigorifique par extraction se fait par cryocondensation à l’aide d’azote liquide. L’objectif est de séparer les composés organiques volatils (COV) des effluents industriels gazeux.
Pour la récupération, on utilise un filtre à charbon actif qui va permettre de recueillir le gaz avant l’incinération.
Qui est habilité à procéder au dégazage d’un équipement frigorifique ?
Pour effectuer les opérations de mise en service, de maintenance et de contrôle (notamment en matière d’étanchéité), l’opérateur doit avoir reçu une attestation de capacité d’un organisme agréé par le ministère compétent.
Le personnel qui effectue ces opérations doit avoir reçu une attestation d’aptitude après évaluation par un organe certifié d’un organisme accrédité par la COFRAC.
Quelles sont les obligations pour les professionnels lors d’un dégazage par extraction ?
L’opérateur agréé qui intervient doit satisfaire deux obligations administratives conformément au Cerfa 15497.
L’établissement d’une fiche d’intervention lorsque celle-ci a été sollicitée par le détenteur de l’équipement.
L’établissement d’un bordereau de suivi des déchets lorsque les fluides seront extraits et acheminés vers un organisme de traitement agréé.